« Cet établissement sera le noyau dur dans la prise en charge du soin somatique des personnes ayant des troubles du spectre de l’autisme. Les ministres que nous avons rencontrés sont favorables à ce projet d’une importance capitale, tant pour les autistes que leurs parents et proches », ajoute notre interlocuteur. Il s’agit d’une grande première pour Madagascar, tandis que les îles de La Réunion, Maurice et Rodrigue disposent déjà de centres de prise en charge depuis des années. Leur gouvernement respectif apporte leur appui, entre autres financiers et matériels.
Environ 30.000 personnes autistes estimées
0,1 % de la population. Madagascar enregistre 29 000 à 30 000 personnes ayant des TSA, selon les estimations. « Lors de nos visites au sein des ONG et écoles inclusives, nous avons constaté l’engagement sans faille des éducateurs en faveur des autistes. Cependant, le manque de formation des éducateurs, des auxiliaires de vie, etc., ainsi que l’insuffisance de financement constituent des lacunes. Par conséquent, les enfants autistes n’apprennent pas grand-chose vu qu’ils ont besoin d’une éducation spécifique. Je tiens à souligner qu’on ne peut pas prendre en charge ces enfants comme les autres handicapés », rapporte Nathalie Faucher, présidente de l’association Autisme Réunion, parmi les membres de la délégation ayant effectué la mission humanitaire dans la Grande île, du 2 au 7 juin dernier.
En outre, les missionnaires ont ressenti les difficultés et les souffrances vécues par les familles ayant un enfant autiste. Elles sont souvent livrées à elles-mêmes, avec des moyens limités alors que les consultations et les traitements médicamenteux sont très coûteux. Outre les défis à relever en matière d’accès aux soins, un problème commun dans toutes les îles de l’océan Indien, l’éducation et l’inclusion des autistes restent également problématiques. Le soutien du Gouvernement malagasy s’avère indispensable afin d’alléger les charges et peines endurées par les familles...
Patricia R.